OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Google a inclus l’Espagne dans la liste des pays censeurs d’Internet http://owni.fr/2010/03/31/google-a-inclus-l%e2%80%99espagne-dans-la-liste-des-pays-censeurs-dinternet/ http://owni.fr/2010/03/31/google-a-inclus-l%e2%80%99espagne-dans-la-liste-des-pays-censeurs-dinternet/#comments Wed, 31 Mar 2010 11:56:12 +0000 Martinez Garcia http://owni.fr/?p=11249

Image Flickr CC M3Li55@

Image Flickr CC M3Li55@

Cet article de David Alendete a été initialement publié sur le site du quotidien espagnol El Pais.

L’origine de la plainte de Google : en 2007, le tribunal de commerce a autorisé la fermeture de neuf pages web, qui appelaient entre autres à un boycott des produits catalans, principalement le cava. Deux de celles-ci, Boicot-Ya.blogspot.com et HastaLosHuevos-com.blogspot.com (comprendre « on en a plein les c**** ») étaient sur Blogger, le service gratuit de Google. Si le second blog n’est plus activé, le second, lui, redirige actuellement les visiteurs vers un article de  Libertad Digital concernant le nationalisme catalan.

Le géant de l’Internet, Google, a discrédité l’Espagne devant le Congrès des États-Unis. Cela s’est déroulé au cours d’une audience à la Chambre des Représentants sur la démocratie, la sécurité et la liberté d’expression sur le web. A la suite d’un accident judiciaire isolé, l’interdiction de deux blogs qui demandaient le boycott des produits catalans sur décision judiciaire en 2007, la vice-présidente de Google, l’avocate Nicole Wong, a comparé l’Espagne aux régimes qui appliquent une répression systématique et continue sur le web, comme la Chine ou l’Iran.

« Comme toujours, Google a été le centre d’attention des efforts de certains gouvernements dans le but de limiter la liberté d’expression, puisque notre technologie et nos services donnent aux personnes qui s’expriment une audience mondiale. Plus de vint-cinq gouvernements ont bloqué les services de Google ces deux dernières années » a déclaré Wong dans le témoignage livré par Google au Comité des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, pour son inclusion dans les archives du congrès.

Par la suite, l’avocate de Google a précisé les treize pays qui ont bloqué YouTube, dont  la Chine, le Pakistan, le Maroc et l’Iran. Ultérieurement, Wong a inclus l’Espagne dans la liste des sept pays qui ont censuré Blogger et Blogspot : « Ces deux dernières années, nous avons reçu des rapports sur la façon dont notre plateforme de blogs a été bloquée et continue à l’être dans au moins sept pays dont la Chine, l’Espagne, l’Inde, le Pakistan, l’Iran, le Myanmar (Birmanie, Ndlr) et Éthiopie. Finalement, elle a mentionné les trois pays qui ont interdit l’accès au réseau social Orkut : l’Arabie saoudite, l’Iran et les Émirats Arabes Unis.

C’est la deuxième fois que Google lance une telle accusation à l’Espagne. Le 2 mars dernier, lors d’une comparution devant le Sous-Comité des Droits de l’Homme et de la Législation du Sénat, les mêmes déclarations ont été faites. Ce journal, El pais, a contacté Google à l’époque mais n’a pas reçu de réponse. Hier, Google Espagne a pourtant livré un communiqué à ce sujet.

« Un jugement espagnol a ordonné il y a trois ans la fermeture de deux pages de Blogspot. Mais cet incident ne s’est produit qu’une seule fois et nous n’avons pas de problème de liberté d’expression en Espagne. » C’est ce qu’a affirmé un porte parole par e-mail.

Cela n’a pas empêché Google de citer l’Espagne comme étant un pays pratiquant la censure sur le Net, sans apporter plus de preuve dans leur témoignage destiné aux législateurs. Et ce à deux reprises : aux audiences durant lesquels se déroulaient des débats sur les droits de l’homme et au moment de la décision de l’entreprise d’arrêter de se soumettre à la censure chinoise, après une collaboration de cinq ans avec Pékin.

Plusieurs blogs, grands médias et agences de presse, comme France Presse, ont fait écho hier de cette accusation. Selon des sources du Congrès, les paroles de Wong peuvent nuire sérieusement à l’image de l’Espagne auprès des législateurs américains, puisque le pays est un allié potentiel à l’Otan et participe à la guerre en Afghanistan.

« À présent, n’importe quel membre du Congrès qui désire consulter les archives du Capitole trouvera cette liste des pays censeurs », explique le chef de cabinet d’un représentant du Congrès, qui préfère garder l’anonymat. « Cette inclusion implique que les membres du Congrès peuvent imaginer que la politique espagnole concernant Internet est comparable à celle de la Chine. Ceci n’aide pas les relations entre les deux pays. Ce qui mènera les membres du Congrès à se demander  ‘Pourquoi l’Espagne se trouve dans une telle liste ?’ »

Article original : http://bit.ly/9RZtbU

Billet initialement sur le blog d’Anaïs Martinez

]]>
http://owni.fr/2010/03/31/google-a-inclus-l%e2%80%99espagne-dans-la-liste-des-pays-censeurs-dinternet/feed/ 1
Les VPN, les nouvelles “concessions” de liberté en Chine sur le Net http://owni.fr/2010/03/17/les-vpn-les-nouvelles-concessions-de-liberte-en-chine-sur-le-net/ http://owni.fr/2010/03/17/les-vpn-les-nouvelles-concessions-de-liberte-en-chine-sur-le-net/#comments Wed, 17 Mar 2010 09:13:02 +0000 Martinez Garcia http://owni.fr/?p=10225 china

Voici un article de Michael Anti (Zhao Jing) , blogueur chinois, fervent défenseur de la liberté d’expression dans les pays asiatiques. Il s’exprime ici sur la Chine virtuelle. Son article a été repris le 16 mars 2010 par le site du quotidien espagnol El Mundo et est traduit ci-dessous par mes soins. Il ne fait pas que dénoncer la situation, il explique comment et pourquoi elle n’est pas désespérée.

Lu Xun est un écrivain chinois majeur du XXème siècle. Il a vécu pendant neuf ans à Shanghai. La ville était alors répartie entre différentes concessions étrangères. L’Espagne, et onze autres pays occidentaux occupaient alors les lieux. Ces concessions permettaient à des progressistes comme Lu Xu de jouir d’une liberté d’expression, peu habituelle à cette époque chaotique. Ces concessions étaient donc des exceptions de liberté.

Aujourd’hui, nous savons que Google désire se retirer du marché chinois, ou plutôt que le groupe souhaite arrêter de s’autocensurer et mettre en place un moteur de recherche non filtré. De ce fait, il est indéniable que cela donnera lieu à la création d’un système de surveillance du net plus radical encore, le Grand « Coupe-feu », et la connexion à Internet se stoppera lors d’une recherche de sujets sensibles tels que Hu Jintao, Tian An Men ou encore dalaï-lama.

Toutefois, de nombreux internautes chinois se réunissent sur Twitter, bloqué en Chine depuis juin dernier, et espèrent que Google se retirera de façon officielle rapidement. Puisqu’il leur est désormais possible d’accéder à un Google non censuré sans que leur connexion se coupe, pourquoi pleureraient-ils la perte de google.cn ?

En Chine, les habitants n’ont pas accès à Facebook, Twitter, Youtube ou d’autres services interactifs intéressant et UGC (user generated content). Le régime tient à contrôler toute l’information, mais le web 2.0 est trop rapide et trop vaste pour que les censeurs parviennent à tout superviser. Et à la manière de leurs rivaux de la Chine ancienne, ils empêchent les citoyens de manifester leur désaccord.

Tout comme Lu Xun vivait dans les concessions étrangères, de nombreux internautes chinois utilisent aujourd’hui le Virtual Private Network (VPN), un accès sécurisé à des ordinateurs à distance. C’est donc un réseau virtuel s’appuyant sur un autre réseau et permettant ainsi un accès libre à Internet.

J’ai moi-même obtenu deux VPN (entre 25 et 40$ chacun). Le second ne me sert que de copie, de sécurité si le premier plante. De nombreux VPN et proxies ont déjà été supprimés par le Grand Couvre-feu chinois. Les autorités hésitent à le faire également pour les VPN commerciaux mais les cinq cents membres de Fortune, à Shanghai, en ont besoin pour les affaires et les expatriés les utilisent pour communiquer avec leur famille à l’autre bout du monde. Sans ces VPN, la Chine serait comme un désert informatif dans lequel les étrangers ne pourraient pas respirer, et donc vivre. Et si les communistes détestent la liberté d’expression, ils adorent le marché mondial.

De cette façon, grâce à ces hommes d’affaire et les émigrés, je profite d’internet librement avec ces concessions que sont devenues les VPN. Elles sont les exceptions de la censure chinoise. Beaucoup d’internautes les utilisent pour obtenir des infos qu’ils diffusent ensuite sur les sites chinois comme Sina, Youku, Tudou,…

Aujourd’hui, j’ai tweeté: « Ceux qui n’auront pas utilisé de VPN, seront des citoyens de seconde catégorie dans cette société de l’information parce qu’un abîme s’est ouvert entre le web des VPN et celui censuré » Cela signifie que la majorité des jeunes Chinois font partie de cette tragédie.

Doit-on avoir peur de la croissance de la Chine ? Non. Mais seulement en partie. Je ne pas que ceux qui vivent avec la censure d’Internet puissent innover et donc s’engager dans la création d’un grand futur. Mais ceux à qui on a lavé le cerveau, notamment par cette censure, pourraient avoir des idées et des opinions partiales sur le monde libre.

Je devrais remercier Google. Son action courageuse, même si elle semble stupide, est aussi un appel visant à réveiller les internautes chinois. Un d’eux a posté un commentaire après une propagande anti-Google : « Google, je t’en prie, va-t-en le plus loin possible mais n’oublie pas de m’emmener avec toi »

Google-bye, je te salue de la concession VPN en Chine. J’espère que c’est un au revoir temporaire avant de mieux nous retrouver.

> Article original : VPN, las ‘concesiones’ de libertad en Internet contra la censura en China

> A ce propos, lire aussi l’article du Soir : Le Cinquième pouvoir aux cyber-citoyens !

> Michael Anti : http://twitter.com/mranti

Billet initialement publié sur le blog d’Anaïs Martinez sous le titre “Les VPN, nouvelles concessions chinoises”

Image Pip_Wilson sur Flickr

]]>
http://owni.fr/2010/03/17/les-vpn-les-nouvelles-concessions-de-liberte-en-chine-sur-le-net/feed/ 4